L’arrêt des travaux de percement ne découragea pas certains ingénieurs. Ils proposeront aux Gouvernements français et anglais de nouveaux projets de lien fixe qui prendront en compte les objections des militaires.
Ainsi en 1887, la Société « The Channel Bridge and Railway Company » s’assure le concours de deux ingénieurs français MM. Schneider et Hersent pour présenter un projet de pont ferroviaire métallique facile à détruire. Le Ministre de la Guerre britannique, Sir Lord Wolseley déclare : « mon avis est qu’il y aurait infiniment moins d’objections à un pont sur la Manche qu’à un tunnel dessous ». Mais le Ministre de la Marine met son veto : « un tel ouvrage causerait des entraves importantes à la navigation ».
L’ingénieur Bruneau-Varilla propose un projet mixte pont-tunnel : « un viaduc partant des deux côtés du Détroit pour aboutir, à une certaine distance des côtes, à un tunnel avec rails continus. La descente du pont au tunnel serait effectuée dans un tube. Les viaducs, d’une longueur de 1.500 mètres sont situés de chaque côté des deux rives dans le but d’être détruits en cas de conflit ».
En 1906, l’ingénieur de la Compagnie du Chemin de Fer du Nord, Albert Sartiaux, propose un tunnel ferroviaire comportant deux galeries indépendantes. Les galeries communiquent entre elles tous les 100 mètres par des rameaux de pistonnement.
L’entrée du tunnel est précédée, de chaque côté, par un viaduc pouvant être détruit facilement.
Face aux campagnes des isolationnistes, le Gouvernement anglais fait savoir qu’il est toujours opposé à la réalisation d’un lien fixe.