1750 | l’Académie d’Amiens met au concours la description des moyens propres à faciliter les communications entre la France et l’Angleterre. |
1751 | Elle décerne son prix à Nicolas Desmarets (1725-1815, ingénieur) qui préconise un tunnel. |
1802 | 1er projet de l’ingénieur français Albert Mathieu-Favier, remis après la paix d’Amiens à Bonaparte, 1er consul. Tunnel formé de 2 voûtes : inférieure pour l’écoulement des eaux infiltrées vers des réservoirs constamment vidés par des pompes d’épuisement. Supérieure, route pavée, éclairée par des becs à l’huile et desservie par des diligences à chevaux, aération assurée par des cheminées de fer débouchant à l’air libre, consolidées à leur base par des enrochements. Le ministre anglais Fox, quand il vient à Paris, s’en entretient avec Bonaparte mais la guerre reprend. |
1803 | projet de l’ingénieur anglais Henry Tessier du Mottray (tube de fer). |
1833 | Aimé Thomé de Gamond (1807/† ruiné 4-2-1876, ingénieur français) propose un tunnel de tubes métalliques. |
1834 | voûte sous-marine en béton coulée au fond de la mer. Joseph Payerne : tunnel posé sur le fond marin et couvert de béton. |
1837 | bac flottant d’une jetée française à une jetée anglaise (l’une et l’autre très longues). |
1840 | isthme artificiel au moyen de blocs de béton immergés au fond du chenal. |
1846 | pont mobile. |
1851 | projet Hector Moreau : tunnel immergé à double voie avec tours d’aération et d’éclairage. |
1852 | pont et viaduc avec 400 tubes de fer jetés sur des arches de granit. |
1855 | projet Wilson : tubes soudés, posés sur le fond marin avec, aux extrémités, 2 parties creusées ; projet Léopold Favre : tunnel en briques et tôle ; campagne géologique de Thomé de Gamond. |
1856 | William Austin propose 3 galeries à 2 voies ferrées, revêtement intérieur de moellons faits avec des blocs de béton aggloméré. -Avril nouveau projet : tunnel de 34 km à 2 voies ferrées entre le cap Gris-Nez et la pointe d’Eastware (arrêt du projet en 1858). |
1865 | John Clarke Hawkshaw découvre que la couche de craie bleue reste continue en s’enfonçant dans la mer. William Low imagine 2 tunnels à 1 voie reliés par des rameaux transversaux pour la ventilation. |
1868-24-1 | l’Angleterre et la France créent un Channel Tunnel Committee financé du côté français par les Rothschild, du côté britannique par lord Richard Grosvenor (Angl.) et Michel Chevalier (économiste, Fr.). |
1869 | projet Beau de Rochas : tunnel assemblé en surface puis immergé. |
1872 | fondation de la Channel Tunnel Company par lord Grosvenor. |
1875-3-8 | loi concédant un chemin de fer sous-marin France-Angleterre à une association anglo-française : fondation de la Sté concessionnaire du chemin de fer sous-marin entre France et Angl. (capital de 2 millions de F, concession de 99 ans). |
1875 – 14 – 9 | projet Castanier : 2 tubes à 1 voie et rameaux de liaison. |
1878 | forage à Sangatte (France) du puits des Anciens : 1er puits creusé du 21-10-1876 au 1-7-1878, profondeur 129,79 m ; 2e puits du 29-3 au 1-8-1879 ; interrompu par venues d’eau ; 2 galeries de 800 m (dont 1 400 sous la mer) et 800 m, arrêt des travaux ordonné en G.-B. le 12-8-1882, en France le 18-3-1883 pour raisons militaires. |
1921 C | Comité français du tunnel sous la Manche fondé par Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres. |
1937 | André Basdevant propose le 1er projet de tunnel routier à 2 galeries à 2 voies de circulation et affirme que l’air d’un tunnel routier doit être ozonisé. Édouard Utudjian imagine 2 galeries cylindriques comprenant chacune 1 chaussée à 3 voies, piste cyclable, voie ferrée, tube de transport du courrier. |
1939 | projet du groupe d’études et de coordination de l’urbanisme souterrain Gecys : tunnel à 2 galeries (une chaussée voitures, une piste cyclable, une voie ferrée, un tube pneumatique pour le courrier). |
1960- | mars rapport du Groupe d’études du tunnel sous la Manche (GETM créé en juillet 1957) : préconise 2 tunnels ferroviaires et un tunnel de service. |
1963 02 03 | Sté d’études du tunnel complet routier et ferroviaire sous la Manche (SETMC) créée en 1964-65, mènera une campagne de forages en mer, projet de tunnel en béton préfabriqué. Capital du groupe (au 1-1-1975) : 80 millions de F, partagés entre Sté fr. et Sté brit., constituant le Groupe du tunnel sous la Manche (GTM). |
1964 02 | Les gouvernements français et anglais optent pour la solution GETM ; |
1967 02 06 | lancent un appel d’offres pour le tunnel ferroviaire |
1971-22-3 | GTM désigné maître d’ouvrage. |
1972-20-10 | Convention n 1, entre GTM et les 2 gouvernements, signée. |
1973- | juillet début travaux des 2 côtés du détroit. -17-11 Convention n 2 signée. Achèvement des travaux prévu fin été 1980. |
1975 11 01 | pour des raisons économiques, le gouvernement anglais renonce à ratifier le traité, le gouvernement français doit rembourser aux Stés les capitaux (privés) déjà engagés (500 millions de F partagés entre les 2 gouvernements). -20-1 les travaux (300 m du côté français, 400 m du côté brit. sont stoppés. Les mesures conservatoires exécutées, l’ouvrage réalisé est envahi par les eaux. |
Caractéristiques prévues : 49,26 km (dont 39 sous la mer), 2 tunnels (de 6,85 m) et galeries de service (4,5 m), l’une partant de Sangatte, l’autre entre Douvres et Folkestone. Profondeur maximale : 107,30 m sous le niveau moyen de la mer. Vitesse maximale des trains : 160 km/h. Durée moyenne du trajet dans le tunnel : 31 min de terminal à terminal. Trajet Paris-Londres pour les trains : 3 h 40 ; à très grande vitesse : 2 h 40. | |
Coût total prévu (juin 1973, travaux seuls) : 5,286 milliards de F. | |
Pas de Calais. | |
Largeur : 35 km. | |
Trafic (navires par j) : Manche-mer du Nord environ 300, G.-B.-continent 300. | |
Visibilité : inférieure à quelques milles 1 jour sur 2, et plus du 1/4 des périodes de vent dépasse la force 8 Beaufort. Depuis 1967 : voie montante le long des côtes fr., descendante le long des côtes brit. ; chenaux réservés aux gros pétroliers ; centres d’information et de surveillance à Langton-Battery (Douvres) et au cap Gris-Nez. | |
PROJETS DE PONTS SUR LA MANCHE | |
A partir de 1833 Aimé Thomé de Gamond présente 6 projets de tunnel, de pont, d’isthme, de tube ; | |
1836 | il propose un pont tubulaire en fer, isthme factice avec 3 chenaux doubles pour passage des bateaux, voie souterraine, tunnel immergé en fer puis tunnel construit au fond à l’aide d’un » bouclier hydrographique « . |
1858 | Pont lancé de Charles Boyd, composé de 191 travées tubulaires de 164 m de portée. |
1860 | Gustave Robert (jetée de 32 km, haut. 6 m, avec 4 voies ferrées et percée de 2 passes pour la circulation maritime). |
1866-22-5 | Pont d’une seule portée de 33 km de Charles Boutet. |
1869 | pont de poutres métalliques en treillis avec île artificielle au centre du détroit (Vérard de Ste-Anne). |
1872 | plateforme transportant convois ferroviaires roulant sur voie portée par 2 tubes flottant entre deux eaux (Obach et Lebert). |
1875 | pont tubulaire métallique de Mottier. |
1882 | ponts roulants de François Martin (Fr.). |
1887 | The Channel Bridge and Railway Company Limited (capital 5 000 000 de F divisé en 50 000 parts) créée. |
1889 | Hersent et la Cie Schneider, pont de 121 piles, 38 600 m à 56 m au-dessus de l’eau, portée de 600 m, coût 4,25 milliards de F-or. |
1890 | projet cap Blanc-Nez-South Foreland en ligne droite, long. 33 450 m, 72 piles (45 m x 20 m au-dessus des plus hautes mers) supportant 73 travées métalliques de 400 et 500 m à 68 m au-dessus du niveau des basses mers. |
1925 | double jetée avec chenal intérieur pour faire passer les voitures (Jules Jaeger, Suisse). |
1929 | projet mixte : pont suspendu et double tunnel (de Mähl). |
1930 | pont de 42 travées de 450 m avec 2 voies ferrées et 4 routières (Murdoch McDonald et Albert Huguenin). |
1960-27-12 | constitution de la Sté d’études du pont sur la Manche (SEPM), Pt Jules Moch, pont 33 km, 130 appuis, abandonné en 1963-64. |
1961 | pont métallique à 4 voies routières, 2 ferrées, 1 piste cyclable. |
1982 | pont à travées de 2 000 m, long. 35 km (Bouygues) ; projet route et rail de la CGE (1 tunnel routier + 2 ferroviaires). |
Europont. | Partenaires : Nord-France ; Ballot SA ; FBM Construct (filiale de la Sté belge des bétons) ; Chantiers modernes ; Banque Neuflize, Schlumberger, Mallet ; Continental Trust ; ICI Fibres ; Laing International, etc. Coût : 50 milliards de F dont tunnel ferroviaire 8 à 10. Travaux : 5 ans. Description : 7 travées d’environ 5 km, piles de 340 m de hauteur, câbles porteurs diamètre 1,40 m et suspentes en Kevlar (6 fois plus léger que l’acier). Véhicules circulent sur le pont dans un tunnel (35 km, suspendu à 70 m au-dessus de la mer : 2 niveaux de 6 voies chacun). Débit : 18 000 véhicules/h. |
Euroroute. | Partenaires : Alsthom ; GTM Entrepose ; Cie générale d’électricité ; Usinor ; Paribas ; Sté générale ; British Ship Builders ; British Steel Corporation ; John Howard ; Kleinwort-Benson ; Trafalgar House ; Barclay’s Bank. Coût : 54 milliards de F. Travaux : 6 ans. Description : pont à haubans (câbles d’acier) côté français 7 km, anglais 8,5, portée 500 m, suspendu à 50 m. Rampes hélicoïdales de 2 km contenues dans 2 îles artificielles. Entre elles : tunnel immergé de 21 km dans une tranchée avec 2 routes à 2 voies superposées. Vitesse autorisée (en km/h) : sur le pont 100, rampes de descente 60, tunnel 80. Traversée : 30 min. Débit : 25 000 véhicules/j dans les 2 sens. Pas d’arrêt de plus de 3 j par an brouillard (visibilité – de 200 m) 72 h par an. |
PROJETS DE TUBES | |
1843 | tube en fonte posé sur lit d’enrochement, enrobé de béton, composé de segments d’environ 10 m (brevet déposé par Charles Franchot et Cyprien Tessé du Mottet). |
1852-1880 | 25 projets. |
1890 | Gustave Eiffel partisan d’un » pont sous-marin » (tube immergé). |